Retour à Montreuil après quatre jours dans ce pays d’enfance, la campagne connue depuis un demi-siècle, que j’aurai vue s’assécher. De l’eau, il en reste, mais la prairie où circulaient des résurgences multiples n’est plus détrempée, au fond du ruisseau bordé de peupliers: la boue nue, plus aucune plante aquatique, des poissons diaphanes errent dans ces lueurs métalliques mais l’apparition de barrages de castors ne facilitent pas leur circulation. Nous quittons la maison d’enfance puisque la vie le veut. La Loire au loin, coule, basse, toujours belle. RassembléEs une dernière fois sur la terrasse, nous regardons les rampes d’irrigation arroser les immenses champs de maïs destinés à l’exportation, grains pour nourrir le bétail là-bas. Atmosphère tchekhovienne de fin d’époque, de basculement dans la dureté de l’inconnu. Nous écoutons le chant des trembles, leur musique de pluie. Demeurent les souvenirs.
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