Il y a quelque chose qui m’effraie dans la tournure que prend la juste révolte en réaction au meurtre de Nahel. Les destructions et pillages sont compréhensibles et évidents quand la société de consommation laisse à sa porte tant de personnes, quand avec l’inflation et la spéculation même les produits de première nécessité manquent aux familles pauvres, quand les services sociaux contrôlent, soupçonnent, sanctionnent arbitrairement au lieu d’aider celleux qui en ont besoin. Se servir dans les magasins du quartier où d’habitude on compte ses pièces à la caisse avant d’abandonner un ou deux produits parce que c’est trop cher, c’est de la reprise individuelle et peut-être aussi une forme de vengeance quand on y a été mal reçu et quand on sait que les travailleurs, travailleuses n’y sont pas toujours bien traitées. Ce qui m’effraie, c’est la suite. La répression qui va suivre, qui sera évidemment violente, qui touchera de plein fouet les jeunes des quartiers. Bref, c’est le retour à l’ordre dont on peut imaginer qu’il sera de couleur brune.

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Thème : Overlay par Kaira.