Me dis parfois que les parents confrontés à la maladie d’un enfant sortent de la commune humanité pour former un groupe à part, comme marqués d’un sceau particulier qui les distingue de toustes les autres. Puis réfléchis que celleux qui ont subi des violences sont aussi modifiéEs, comme les gens qui ont vécu un deuil cruel, ou celleux qui éprouvent une maladie grave, etc. Qui n’a jamais traversé un moment difficile qui change à jamais son rapport aux autres et au monde? C’est donc à l’inverse qu’il faut penser son appartenance à l’humanité, c’est l’événement de l’enfant malade qui me fait entrer, par une porte particulière, dans l’expérience commune. Regarder une foule et songer que chacun, chacune porte son bagage invisible de souffrance et de tristesse. Il est curieux que les joies, les bonheurs que nous connaissons nous impressionnent moins que leurs contraires. Ces sensations mouvantes qui sont la matière de l’écriture d’une Woolf, qui sont l’étoffe de son désespoir.
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