Nous avons au fond du jardin un cerisier assez vieux, moussu, mais de bel aspect par l’équilibre de sa ramure au port large, très feuillu. Admirant ses fleurs, nous pensions ne pas pouvoir profiter de ses fruits, parce que la plupart des cerises sont en hauteur, parce que les oiseaux gourmands tournicotent à l’intérieur de l’arbre. Mais ce sont les mouches de la cerise qui se sont accaparées la récolte, nous privant des fruits, en privant aussi les oiseaux dégoûtés comme nous par les larves de l’insecte infectant chaque cerise. Elles moisissent au bout de leur queue puis tombent, chacune est le nid de la prochaine génération de ces mouches, venues d’Asie je crois, que la mondialisation des échanges commerciaux a propagé sur l’ensemble de la planète sans propager ses prédateurs. Elles prospèrent sans danger avec un taux de fécondité astronomique. Pour tenter d’en venir à bout, j’ai lu que des scientifiques examinent les conditions d’introduction de prédateurs dont on ne sait de quels effets négatifs ils seront la cause, nous débarrassant peut-être aussi des mouches. Il faudra qu’un jour l’humanité comprenne que le mieux qu’elle puisse faire est de cesser toute action sur la nature et s’asseoir sur l’herbe pour contempler les nuages.

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Thème : Overlay par Kaira.