Le jugement a été rendu, on le sait depuis deux jours : Andréa (11 ans), Léo (7 ans), Alexia (5 ans), Anaïs (pas encore 3 ans) et leurs parents sont expulsés. Un délai de deux mois leur a été accordé par le juge, mais passé ce délai il leur est ordonné de quitter le terrain que leur avait ouvert la mairie de Montreuil à l’automne 2018 et où le père a établi une maison précaire pour abriter la famille. Terrain sur lequel il ne semble y avoir aucun projet déclaré, mais que la mairie en tant que propriétaire exige maintenant, par voie de justice, d’évacuer sans qu’aucune solution de relogement n’ait été proposée. J’ai rencontré la famille en 2016, quand elle vivait à la rue après une expulsion. C’était il y a sept ans. En 7 ans rien n’a été entrepris par la mairie pour le relogement de cette famille, pour que ce terrain si précieux qu’elle lui a ouvert il y a 5 ans lui soit rendu sans avoir recours à la justice ni à la force publique, simplement parce qu’un processus de relogement aurait abouti. Il y avait le temps en cinq ans, en sept ans. J’ai demandé pour elleux un rendez-vous avec l’élu en charge du logement, nous nous renseignons s’il est utile de faire appel du jugement. Vertigineux de voir, toucher, expérimenter, la politique du découragement, la politique de l’usure se dérouler comme une mécanique implacable sur des gens qui n’ont rien pour se défendre. L’éternelle remise à la rue des familles rroms.

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