Hier, réunion avec des enseignantEs d’un lycée professionnel, ici, en banlieue, en Seine-saint-Denis. Si les mystères des attributions de résidence par la région me sont favorables, j’aurais la chance de travailler trois mois avec ces élèves. J’en ai déjà rencontré certainEs cette année lors d’un atelier d’écriture qui m’a donné envie de revenir. Iels sont en section APH, HPS, ASSP. Derrière ces initiales : le soin. Soin des personnes, soin aussi des lieux. Ils et elles nettoient, désinfectent les lieux où passent du public, jusqu’aux blocs opératoires. Ils et elles s’occupent des personnes dépendantes. Nous savons que si tous les ministres disparaissaient d’un coup, il faudrait du temps à la population pour qu’un manque se fasse sentir. Mais si ces professionnels et professionnelles de l’hygiène-stérilisation et du soin se mettaient toustes en grève ensemble, rien ne pourrait plus fonctionner, ils et elles sont indispensables à la vie collective. Pourtant c’est avec elleux qu’il faut travailler la confiance en soi, l’estime de soi, tant leurs métiers sont dévalorisés. Hier, leur enseignant de français me racontait le “trauma” que constitue pour les jeunes élèves de CAP la première fois qu’ils ou elles ont à faire la toilette des résidents en maison de retraite. Leurs professeurs, leurs maîtres de stage les y préparent autant que possible. Les personnes les plus intéressantes et riches humainement sont souvent celles dont on ne parle jamais.
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