Dans le quartier des gens ont perdu leur perroquet, une jeune femme demande à l’appeler de notre jardin mais il reste invisible, il ne vient pas. Avant de passer à la maison suivante, elle nous montre la photo de l’oiseau, imprimée noir et blanc sur les feuilles qu’elle dépose partout, en insistant sur sa couleur verte. L’animal d’Amazonie est plus gros que les perruches que nous avons l’habitude de voir sillonner le ciel par colonies entières et il parle. Allo? coucou! sont ses mots que l’on entend jusqu’au soir crier dans les jardins par ses propriétaires qui cherchent à l’attirer. Je pense au perroquet, au mélange d’exaltation et d’angoisse qu’il ressent dans la découverte de sa liberté, à son inadaptation probable à la vie en autonomie, aux dangers dont il ignore tout. Je ne sais pas s’il est capable de revenir de lui-même “à la maison” comme font les autres animaux domestiques, comme les chats qui se jouent des murs et des barrières, cheminant comme bon leur semble d’un jardin l’autre, rentrant à l’heure des croquettes. Depuis hier un avis de recherche, un numéro de téléphone, un perroquet en noir et blanc est affiché dans la rue. Est-ce que ses propriétaires lui manquent autant qu’il leur manque?
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