Soumises par nécessité aux “petits boulots” que l’on réserve aux étudiantes devant financer elles-mêmes leurs études, certaines vivent des conflits de loyauté difficilement tolérables. Politisées, engagées, conscientes de la catastrophe climatique en cours, les employées des “petits boulots” sont utilisées à faire tourner le système qu’elles détestent et dont elles savent qu’il conduit l’humanité à sa perte. Travailler pour son adversaire politique, se faire agente du nuisible ennemi dans le but de payer ses factures et d’étudier n’est pas bon pour la santé mentale. La copine du fils (le plus jeune) vend des gadgets idiots, dont la production est dramatiquement polluante et douteuses les conditions de travail des ouvrières lointaines qui les ont fabriqués. Cette vente se passe pendant le tournois de tennis, sur les lieux du “village” dont l’extension à mordu sur les serres voisines, détruisant une partie du jardin. Je ne suis pas sûre d’avoir bien retenu le chiffre d’affaire réalisé sur l’ensemble du site en une seule journée, tant il paraît démesurément criminel : 1 000 000 000 (un milliard?!). Le fils, encore de manif hier, rentre un peu découragé : c’est trop difficile, c’est trop lourd en face. Je lui réponds que c’est pour ça qu’il faut faire bloc, faire collectif, pour le rapport de force mais aussi, surtout, pour conserver ensemble force et courage.
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