Hier, à une réunion d’information sur la formation professionnelle des artistes-auteurs. Dans l’assistance en présence, une part non petite de retraitéEs, et pas toustes de jeunes retraitéEs. Des retraitéEs en activité, comme iels disent, interrogeant, la voix inquiète, si iels aussi y ont droit, à la formation professionnelle. L’envie de découvrir et d’apprendre à tout âge, oui. Mais ce n’était pas ça, c’était l’angoisse, la nécessité du revenu “d’appoint” pour compléter l’insuffisante pension. Faut rester dans la course, se former encore même le corps cassé et la fatigue lourde sur les épaules, rester professionnelle jusqu’à la fin. Car le savoir et les compétences accumulées pendant toute une vie sont obsolètes. Il faudrait pouvoir bloquer son développement à l’âge de trente ans. Trente ans pour toujours, jusqu’à 40 pas plus, c’est l’âge de la société capitaliste libérale, l’âge de la productivité rentabilité maximale. Une population entièrement composée de trentenaires. Elle existe déjà, on la voit le soir aux terrasses des bistrots parisiens, des trentenaires uniquement qui dînent et boivent entre elleux, joyeusement, sans souci d’argent ni de santé, parfaitement adaptéEs au monde tel qu’il est. Nous quittons la salle avec cette recommandation, penser à utiliser son compte formation avant la retraite, sinon on perd la cagnotte et c’est bien dommage. Après, c’est trop tard.

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Thème : Overlay par Kaira.