Double peine, d’abord celle de la maladie du fils, longue, difficile, à rechutes et l’autre: l’accueil mitigé ou de plus en plus souvent le refus d’accueil aux urgences des hôpitaux. Le fils ne passe plus le tri, on le renvoie au dehors avec tout ses grammes d’alcool dans le sang, d’ailleurs (pour mieux se couvrir?) l’infirmière ne pratique plus de test d’alcoolémie qui imposerait de lui faire une place, de le garder au moins quelques heures le temps que ça redescende. Ce refus est une mise en danger évidente et presque assumée par l’hôpital débordé, qui s’ajoute à la propre mise en danger du malade. Double mise en danger. Le tri: je pense sans cesse à celui des patients covid, à la sur-représentation des psychiatriques parmi les morts, et aussi à “l’élimination douce”. Hier après refus d’accueil à Bégin, direction l’hôpital Saint-Anne : ici vraie bienveillance, beaucoup de sérieux, d’attention et même si on attend des heures, même si on y passe la nuit, on se sent protégés, en confiance. Merci à celleux qui voient encore dans les patients psy, dans les malades d’addiction, des êtres dignes d’intérêt, des humains.
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