Après trente-six entretiens, mais je sais que je n’ai pas fini, après avoir lu les livres que l’on m’a conseillé, d’histoire de l’édition, de sociologie, après avoir écrit une dizaine d’articles, où j’en suis de ce texte sur l’édition indépendante que je me suis promise de terminer en 2024? Avec peu de certitudes et de nombreuses questions. Ce que je ne veux/peux pas faire : un livre d’histoire (ne suis pas historienne), un livre de socio (je l’ai pratiquée, m’en suis éloignée sans retour). Un texte sur l’édition écrite par une autrice de littérature dont les éditrices ou éditeurs sont des partenaires de travail, est-ce que ça a déjà été fait? Je ne vois pas. Alors pourquoi le faire, comment? J’en suis à la question centrale, celle de l’angle. Quand j’aurais compris pourquoi je me suis lancée là-dedans, pourquoi j’y pense tous les jours, pourquoi je ne lâche pas l’affaire alors que j’ai d’autres projets par ailleurs, je tiendrais le bout de la corde qu’il me faudra patiemment tirer. Je me sens comme dans la chambre où vrombit un moustique: je sais qu’il est là, il faut l’attraper, mais il demeure invisible. Je scrute longuement le plafond blanc.
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