Le fils va mieux, il a passé l’orage puisqu’on s’est débrouillés sans l’hôpital d’à côté, on s’est débrouillés entre nous, on a trouvé les quelques “cachetons” comme a dit l’infirmière, dont il avait besoin pour se rétablir au moins physiquement. Depuis qu’il est malade, trois ou quatre ans, il a rencontré des soignants aidants, hommes et femmes, des gens concernés et investis dans ce travail long et souvent ingrat, de contribuer à tirer les malades d’addictions hors de ce trou sans fond qui les attire et les horrifie en même temps. Mais combien aussi de rejets brutaux, d’incompréhensions, de désinvolture. Ce qui me met en colère: cette société consumériste dans laquelle tout est fait pour favoriser les addictions qui font marcher le commerce, et pour celleux qui y succombent plus abruptement que les autres, jusqu’à en souffrir terriblement: du mépris. Heureuses les malades de maladies bien nées qui leur vaut gentillesse et respect, comme cette tumeur que j’ai eu au sein! Quant aux services publics, ils sont tellement abîmés par les gouvernements libéraux successifs, que nous apprenons peu à peu à nous en passer, à faire entre nous, la débrouille, le fameux système D. L’impression permanente de devoir se battre contre tout ce qui, d’origine humaine, nous empêche de vivre.
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