L’ami qui travaille sur la prise en charge des traumas psychiques des réfugiéEs m’explique comment, selon la loi, ces traumas devraient imposer la régularisation et l’accès aux soins des personnes dites sans papier. Mais les lois sont aujourd’hui des lianes enchevêtrées et glissantes dont le pouvoir se saisit à son gré quand il est décidé à museler les libertés individuelles mais qui échappent de plus en plus souvent à celleux qu’elles sont censéEs protéger. Non seulement les traumas psychiques n’ouvrent pas systématiquement les droits que la loi énonce mais leur reconnaissance fragilise davantage celleux qui en sont atteintEs tant la maladie mentale est perçue comme inquiétante, voire dangereuse. Des traumas psychiques, l’état en fabrique à foison en reniant son versant protecteur pour ne plus considérer que son aspect répressif. C’est un leurre de se croire indemne des injustices commises sur autrui. Il n’y a qu’une humanité: blesser l’une ou l’autre de ses composantes, c’est abîmer l’ensemble.
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