Dans ces premiers jours de belle saison, le jardin est tiède aux grandes plaques chaudes que le soleil découpe sur l’herbe entre les angles des murs voisins, mais la maison garde la froidure de l’hiver. On sort se réchauffer dehors. On ne demande rien d’autre que demeurer en paix à regarder les tulipes se faner lentement, le cerisier tourner au vert tandis que les tourterelles et les merles s’envolent le bec chargé de brindilles. Mais le contemplatif n’est pas au programme de la vie en société qui réclame l’agitation permanente, un emploi du temps saturé, des troubles du sommeil. Ce qui nous empêche de dormir, ce glissement accéléré vers un régime autoritaire légal où les interdits s’abattent sur la liberté d’expression sans risque du ridicule qui tue moins que le cynisme politique quand il décide de soumettre les populations, nous savons qu’il nous revient de le stopper avant qu’il ne soit trop tard. J’irai manifester le premier mai, température douce averses éparses, en souhaitant que crèvent tous les prédateurs de ce monde dans des souffrances terribles et sans laisser de descendance.

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Thème : Overlay par Kaira.