Rien sur le fond, seul un changement d’intensité nous sépare encore, si peu, d’un régime autoritaire. Mais, me dit-on, tu peux écrire publier que ce pays glisse vers la dictature sans te retrouver aussitôt en prison ou en exil, comme le sont par exemple les camarades biélorussiens. Je réponds que ceci ne prouve rien sur la nature du régime mais dit tout sur la faiblesse des mots. On nous laisse piailler et si nos mots piailleurs se vendent ça fait au moins marcher le commerce mais la plupart du temps le commerce préfère vendre autre chose. Le système est verrouillé, il tient. La prétendue liberté d’expression sert à maintenir l’illusion démocratique comme les élections. Les contre-pouvoirs sont si faibles que nulle n’attend rien de la décision du conseil constitutionnel alors qu’on a bien compris l’entourloupe législative qui a permis d’imposer la casse des retraites, par force. Hier, la photo des rangs de gendarmes mobiles en armes devant le conseil constitutionnel a été aussitôt comprise comme un symbole d’où on en est. Les images comme les mots, font des remous, pas plus.

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