Retour à une autre réalité. Tandis que quinze jours se passent sous la protection de l’océan et de la bonne fée d’une résidence d’autrice, les soucis attendent leur heure avec mon retour. Pas de magicien pour ôter d’un coup la souffrance du fils, ses forces parfois lui manquent alors il dégringole quelques marches qu’il lui faudra remonter. Nuit entièrement blanche, le matin reprendre la lutte, nos pauvres ruses contre le monstre. Regarder toujours du côté des vivants. Au jardin je dégage les plantes à fleurs des invasives qui les étouffent, j’entends le cri d’une perruche, une seule est là sur le vieux fil du téléphone, qui se pend par les pattes, tord son cou vers moi. Je ne peux m’empêcher de croire qu’elle est passée dire bonjour. Quant au bébé mimosa, je le débarrasse de ses fleurs fanées ce qui ne sert strictement à rien sinon à passer un moment ensemble. A ma question muette, la plante répond en exhibant timidement de minuscules nouvelles feuilles recroquevillées au bout de ses petites branches: elle a choisi la vie.
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