La psychologue m’a conduite à reconnaitre, dans ma relation à l’homme qui est le père de mes enfants dont je suis séparée depuis seize ans, des traits reproduisant le modèle parental, somme toute assez superficiels, parmi les nombreuses singularités de cette relation toxique. Soit. L’imitation des parents, de la mère, semble aller de soi quand on a grandi à leur contact, impossible de se modeler soi-même sans empreinte. Ces réflexions me permettent de préciser certains éléments de ma manière d’être avec les autres, avec les hommes, mais pas de comprendre comment j’ai pu foncer tête baissée dans cette relation toxique, la désirer, ignorer tous les signaux d’alerte, passer outre des gestes et des mots inacceptables pendant dix ans. Mon incapacité à fixer des limites aux autres, à cet homme, sans doute au fils aîné aussi, ne me vient pas de ma mère. Il me faut la chercher ailleurs. Hier, j’écoutais le podcast d’une émission de radio dans laquelle une philosophe rappelait (je le dis grossièrement, comme je l’ai retenu), que nous portons en nous l’histoire psychique de l’espèce. J’ai ressenti une sorte de vertige à cette idée, comme si une fenêtre s’ouvrait sur un vaste paysage inaccessible parce que séparé de moi par un abîme. Il y a là, une vérité qui me concerne directement sans que je sache comment.

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Thème : Overlay par Kaira.