Dix perruches vertes à collier sont perchées sur le cerisier le regard tourné vers la porte vitrée de la maison. Ce que ça fait, écrire un billet de blog sous les yeux de dix perruches attendant que je sorte pour leur verser leur ration de graines quotidienne, soit huit heures trente selon le découpage humain des jours. Le vivant est être d’habitudes, la routine que nous disons tant détester est ce qui nous caractérise essentiellement. Les plantes qui se sentent bien quelque part, n’apprécient pas non plus les bousculades. Pourtant, nos habitudes nous savons que nous devons en changer, ralentir, consommer moins, voyager moins, chauffer moins, nous ravitailler au plus proche. Pas facile de mettre en place de nouvelles routines en oubliant les anciennes, s’arracher de la tête les impératifs du capitalisme ravageur. Réapprendre à attendre, à laisser le temps aller son chemin, sans le pressurer comme un citron pour qu’il rende son jus de productivité, acide. Je crois que les perruches ont faim, elles crient pour attirer mon attention. C’est qu’elles vivent au rythme de la lumière et non de l’horloge. S’adapter au rythme des perruches.
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