La ville où nous vivons n’a pas été toute dévorée par les blocs d’immeubles, pas encore. Quand on marche dans les rues bordées de maisons, modestes, petites, de celles bâties dans les années 60 des mains de leurs propriétaires sans doute des maçons, sans doute immigrés, on est pris de la nostalgie d’un monde enfuit alors même qu’on le traverse. Urbanisme en voie de disparition, je ne sais pas si la notion existe. La fragilité partout, comme si tout ce qui nous tient à cœur était de banquise. Il nous faudrait apprendre à aimer ces immeubles modernes, éco-construits, dont on nous dit qu’ils sont un habitat moins nocif pour la planète. On est trop vieux. On s’accroche aux quelques herbes folles, aux rangs bien peignés d’un potager grand comme la paume, à un arbre qui peine à trouver sa lumière, à ces jardins bordant les maisons de trois pièces en espérant que, comme nous, elles tiendront encore un peu.

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Thème : Overlay par Kaira.