Cette année que j’ai pu m’accorder en dehors des contraintes d’un certain travail, au sens restreint que donne à ce mot les gouvernants acharnés à ce que nous perdions notre vie à la gagner, coule tel un fleuve intranquille. Déjà février, et peu encore de ce que je m’étais promis de faire à été fait, je peine à trouver des repères, à m’organiser pour avancer dans le seul travail qui compte pour moi, celui de l’écriture. Difficile aussi de faire comprendre aux autres que l’écriture est un travail, que la concentration ne peut pas être interrompue pendant la matinée sinon rien ne se fait. Mais il était évident que ce changement brutal et radical de mode de vie nécessiterait une transition. Pendant vingt-cinq ans j’ai enchaîné les tâches qui me jetaient dans le monde extérieur, à la maison je trouvais les garçons à élever, si peu de temps me restait. Il est troublant de se rendre compte qu’au moment où l’on décide de vivre selon ses propres principes et résolutions, on a besoin d’une complète rééducation.

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Thème : Overlay par Kaira.