Les oiseaux sont apparus dans ma vie avec ce jardin, petit mais planté, au fond, d’un gros cerisier. Ils occupent maintenant une partie de mes journées, ou plutôt en constituent l’arrière-plan, vivant, coloré, sonore. Quand je lève la tête de mon écran, il se passe toujours quelque chose dans le cadre de la fenêtre, autour des mangeoires. Je ne suis pas familière des oiseaux, ne connais qu’approximativement leur nom hors des espèces les plus courantes. Les perruches à collier ont ici mauvaise réputation. Les humains, qui ne se rendent pas compte de la réversibilité de leurs accusations, leur reprochent d’être nuisibles et invasives. Je les trouve paisibles, malines, et à tout prendre assez bonhommes : malgré leurs cris râpeux et leurs grands battements d’ailes, elles n’effraient pas les petits oiseaux. Elles restent de longues minutes, perchées tout en haut des branches verticales du cerisier sans bouger, profitant du soleil. En se nourrissant, elles en mettent suffisamment partout pour que les miettes profitent aux petits qui attendent au sol. Le geai, lui, est plus classieux avec son plumage aux teintes choisies, délicates. Ce grand bourgeois ne partage pas. Il gobe les cacahuètes qu’il emporte dans son jabot et va les planquer pour lui seul. Face à dix perruches affamées, le geai recule.

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Thème : Overlay par Kaira.