Pour me rendre à l’hôpital Avicenne, je prends d’abord le bus 301 que j’attrape à la Boissière puis le tram T1. De Montreuil à Bobigny, nous traversons d’autres villes populaires, Romainville, Noisy-le-Sec. Nous sommes nombreux et nombreuses à emprunter les transports en commun, nous avons l’habitude d’attendre le 301 longtemps, d’y monter alors qu’il est déjà plein. Les usagers occupant les places assises observent les nouveaux arrivants, et se lèvent quand une personne plus âgée, ou moins mobile, ou enceinte, ou accompagnée d’un jeune enfant a besoin de s’asseoir. J’y ai vu quelques disputes mais surtout du partage et de la solidarité. Les gens se regardent, se parlent. Cette après-midi, sous l’abribus, un homme dont la tenue traditionnelle me laisse à penser qu’il pourrait être comorien, a envie de discuter de la réforme des retraites. Il y est totalement opposé. Nous sommes de la même génération et nous tombons d’accord: la retraite doit se prendre de notre vivant. Le vieux tram qui va d’Asnières à Noisy-le-Sec, dans lequel je saute à la hauteur du conservatoire Jean Wiener pas loin de la bourse du travail, cahote, tinte et brinqueballe. Ça n’y sent pas toujours la rose, dans la journée il sert d’abri à certains qui n’en ont pas.
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