Une éditrice algérienne m’expliquait ce matin comment, dans son pays, le pouvoir avait profité de la pandémie pour restreindre les libertés individuelles dans une volonté d’empêcher de nouveaux soulèvements. Les publications circulent mal, les gens ne peuvent se réunir pour des échanges autour de la littérature et les quelques boutiques où l’on vend aussi des livres brillent par leur insuffisance. Ici, nous suffoquons sous la surproduction éditoriale, plus de 13% des livres finissent au pilon, les maisons d’édition ne savent quoi inventer pour attirer l’attention d’un public qui se raréfie. Dans les deux situations, par des moyens opposés, le même objectif politique est visé : celui de rendre plus difficile à chacunE l’accès à sa propre pensée.

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Thème : Overlay par Kaira.