Le fils malade, lové dans la crise alcoolique comme dans un nid de couteaux. Je traverse les journées marchant au bord de la falaise puisqu’il n’y a pas d’autre chemin vers l’éboulement. A l’aveugle, j’entends les vagues éroder de jour en jour le peu de solide qui demeure encore à l’état de grumeaux. Partout ça ronge. Je regarde sur l’écran la photo d’une jeune ukrainienne assise sur les ruines de son immeuble bombardé sous lesquelles il y a le corps de ses parents. Elle a l’âge du fils. Pas moyen de lire quoi que ce soit de long, je prends et repose le dernier livre de Marie Cosnay, je sais que dedans j’y trouverai la falaise, la mer qui ronge, l’éboulement, les ruines, et des fils s’essayant à marcher sur l’eau. Relis les poèmes de Sylvia Plath dans leur traduction française (Morvan Rouzeau), le terrible Cadeau d’anniversaire: après tout je ne suis jamais en vie que par accident.

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Thème : Overlay par Kaira.