Parmi ce que j’aurais pu observer hier, si les vigiles m’avaient laissée entrer dans la pref pour accompagner le jeune homme et sa mère, c’est quelle tête ça fait, une fonctionnaire préfectorale derrière son guichet, quand elle réclame un document qui n’est pas sur la liste des documents à fournir. Un jeune étranger demande sa régularisation, un titre de séjour, il remplit parfaitement le dossier, emporte tous les documents exigés, originaux et photocopies, mais ce qu’on lui réclame c’est un autre. S’il ne l’a pas, il devra revenir. Reprendre un rendez-vous s’il y arrive et dans combien de mois? Heureusement, A., qui a vécu tout ça et connaît la chanson, avait remarqué l’absence de l’acte de mariage des parents dans son dossier et lui avait dit de le prendre. Même si c’est pas demandé, et aussi les bulletins scolaires. Tout. Des dizaines de papiers, les originaux, leurs photocopies, mieux vaut trop que pas assez de papiers quand on est “sans-papiers”. J’aurais pu observer avec quel détachement la fonctionnaire a récupéré le document non demandé mais obligatoire et l’a ajouté au dossier puisque grâce à A, il l’avait le fameux acte de mariage des parents. Solidarité et entraide gagnent contre la malignité de l’administration.
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