Matin noir encore. Je me lève avec dans la tête les mots d’A. sur son lit d’hosto qu’elle espère quitter avant la fin de semaine. Elle dit qu’elle a peur dans les rues, qu’elle sait maintenant qu’elle peut prendre une balle n’importe où ici, parce qu’elle est perçue comme “étrangère”. Noire et musulmane égalent étrangère. Quand elle le dit elle pense aussi à ses enfants, en danger d’être exécutés n’importe où ici pour les mêmes raisons. Il y a des hommes qui déclarent être racistes et vont flinguer des étrangers ce qui leur parait tout à fait normal puisqu’ils sont racistes. Il y a des racistes, il y a des armes, il y a des morts qui n’intéressent pas grand monde parce qu’ils ou elles sont perçuEs comme étrangers, étrangères. On vit au milieu de ça.