Hier, j’appelle pour souhaiter un bon anniversaire à F. qui a quatre ans. Au téléphone, la voix de sa mère faible et souffrante. A. est aux urgences, avec les symptômes d’une récidive de la maladie qui lui a déjà gâché l’été. Elle me dit que les soignants sont débordés, salle d’attente pleine à craquer, il faut attendre des heures. Tandis que j’espère des nouvelles, je lis un article sur la destruction, à Nice, d’un théâtre vieux de seulement trente ans, dont une rénovation aurait suffi à améliorer le confort. Mais non, l’architecture piquait l’œil du maire qui a détruit avec l’accord d’une ministre fantoche. L’opération de démolition et construction d’autres salles ailleurs dans la ville coûte des millions d’euros. Une goutte d’eau dans l’océan du gâchis d’argent public par celleux qui sont censé l’utiliser dans l’intérêt des populations. Pendant que les maires s’amusent à reconfigurer les villes selon ce que leur inspire leur mégalomanie et leur sens des affaires, pendant que députés et président se préoccupent de leur réélection, on attend aux urgences avec pour toute compagne la morphine. Encore doit-on s’estimer heureuse qu’il en reste.

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Thème : Overlay par Kaira.