Lu hier, d’une traite, La Faim de Sergueï Semionov (1893- mort au front en 1942) traduit du russe par Paul Lequesne (éditions Les Lapidaires). Un roman écrit sous la forme d’un journal tenu par une jeune fille de quinze ans, pendant la guerre civile et la famine qui a sévi à Petrograd en 1919. Le texte d’une grande densité analyse ce que la faim produit dans une famille très pauvre dont la survie dépend de l’approvisionnement de la ville en pain, des règles du rationnement toujours en dessous des besoins vitaux des personnages qui se meurent lentement. Que deviennent les sentiments, l’amour, la solidarité familiale, dans un tel contexte d’inhumanité? Le roman écrit en 1922 est aussi un document sur les conditions de vie dans la grande ville russe dans ces premières années de la Révolution marquée par la guerre civile. C’est simple, beau et très fort.

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