Ce constant effort d’auto-pacification, il nous mine sans que nous en ayons conscience parce qu’il faut l’accomplir pour les moindres événements d’une journée banale. Nous attendons le bus vingt-cinq minutes dans l’air glacial, il arrive déjà plein à craquer, il faut mendier sa place un peu pousser celleux qui sont déjà dedans, on se serre, on étouffe, on ne peut s’empêcher de penser aux virus, mais on reste calmes, presque enjoués car ce n’est de la faute de personne ici si les bus sont rares et bondés, on plaisante avec la conductrice qui annonce l’arrêt total du service pendant la finale de foot. Et après, ça dépendra du résultat du match. Nous, on remontera à pieds en se demandant jusqu’à quand nous trouverons l’effort collectif d’auto-pacification moins coûteux que la révolution.

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Thème : Overlay par Kaira.