Hier, rencontre au Goethe institut avec Alhierd Bacharevič et le metteur en scène Nicolai Khalezin. Ils ont commencé devant sept personnes dans la salle, puis quelques autres sont arrivées dont je crois principalement des étrangers, étrangères (je ne répète pas le couplet sur la France en état de mort cérébrale, c’est un exemple). La rencontre était riche et passionnante. Je copie ci-dessous les notes que j’ai prises (et que j’arrive à lire).

  • Dogs of Europe, a été qualifiée d’œuvre “extrémiste” par Loukachenko qui l’a interdite. (Je serai très curieuse de savoir ce qu’il met dans ce qualificatif). Ce serait la première fois que “extrémiste” serait appliqué à une œuvre littéraire.
  • Bacharevič parle d’auto-pacification (selon le mot utilisé par la traductrice, je crois qu’il parlait en russe faute de traductrice du biélorussien qui, parait-il, sont rares. Mais leur a-t-on demandé?) pour évoquer l’ambiance en Biélorussie avant l’élection truquée de 2020. Les gens ont tendance à se pacifier, à se faire à la situation, en mettant les espoirs de changements dans les divers projets notamment éducatifs. (Cette notion d’auto-pacification me parait bien décrire la situation actuelle ici).
  • Si l’on se rassure soi-même, les états fascistes se renforcent et nous allons vers de nouvelles guerres.
  • Dogs of Europe ne doit pas être abordé uniquement sous l’angle du roman politique prophétique, mais avant tout comme une œuvre littéraire qui questionne notamment les obsessions (sexuelles, de la langue…)
  • De l’étranger, on demande aux auteurs biélorussiens soit de se faire les témoins d’événements terribles, soit de se plaindre de leur destin de victimes. C’est ce qu’on attend de la littérature biélorussienne. Il est difficile de s’échapper de cette perception binaire. (assujetissement à un genre, un contenu, une forme que connaissent toutes les minorités je crois. Voir à quoi l’on cantonne les autrices parce qu’elles sont femmes).
  • La volonté de changement en Biélorussie s’est d’abord exprimée dans la musique, puis dans le théâtre et enfin dans la littérature (intéressant, la littérature serait ce qui bouge en dernier, plutôt conservatrice finalement).
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