Peu de travail possible quand me saisissent maux et désagréments de cette fichue ménopause, douleurs de ventre, bouffées de chaleurs, impatiences et humeurs. Mais demain tout ira mieux, je pourrai finir mon article sur les deux maisons d’édition indépendantes de poésie. Si j’avais pu choisir, j’aurais fait poète pour la rareté des mots sur la page, la circulation du blanc entre les signes imprimés, le peluché du papier. Me serais trouvé un poêle à la campagne en pleine zone blanche pour y oublier le reste du monde, ou plutôt méditer sur lui avec calme, distance, rigueur, hululement de la hulotte, maîtres anciens reliés cuir pages cornées, bois qui craque (dans le poêle), yeux jaunes derrière les buissons, lointain roulis du train berçant mes nuits. Aucune moquerie, j’aimerais vraiment être cette personne rare qui écrit un mot par jour mais le bon. Au lieu de quoi…
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