Au cœur de la fatigue dont nous nous plaignons toustes, cette conviction qu’ils ont réussi à nous bourrer dans le crâne selon laquelle rien jamais ne changera (en mieux), que c’est trop dur à soulever, la dalle qu’ils nous collent le dos comme si nous étions déjà sur le chemin du cimetière, trainant notre propre tombe. C’est à renforcer cette conviction que servent les exemples d’immobilité sociale ou d’aggravation des situations que nous constatons autour de nous. Ainsi, il est vertigineux de penser que des familles connues en 2016 alors qu’expulsées de leur habitation, elles se retrouvaient à la rue, l’étaient déjà dix ans plus tôt, et que six ans plus tard elles le sont toujours. Il faut convaincre que les enfants roms génération après génération ne connaîtront que la rue, de même que les femmes subiront toujours des violences (nombre en augmentation des féminicides), que les travailleurs précaires ne peuvent rien envisager qu’une précarité plus précaire étendue à plus de monde (comme le veux l’économie). De même qu’il y aura toujours des escrocs à la tête des états et qui s’en sortiront toujours tandis que les populations sont par eux piétinées. Supprimer jamais et toujours du dictionnaire est la première étape de la révolution.

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