Les températures descendront à zéro ici au milieu de la nuit. Ce soir, le gros chat gris à la drôle de queue tigrée a filé chez lui en feulant. Je ne sais pas où se réfugient les oiseaux du jardin pour traverser ces heures glacées. Je sais en revanche qu’il y a non loin et partout dans ce pays des enfants qui dorment dans des voitures, des camionnettes, des encoignures d’immeubles, sous des bâches, dans des cabanes mal jointes. Je ne parviens plus à regarder aucun visage de celleux qui s’occupent entre eux de gérer leurs affaires en prétendant gouverner ce pays. Quand les associations les secoueront un peu, ils ordonneront l’ouverture d’un gymnase par-ci par-là, et croiront sans rire avoir fait ce qu’il faut pour ces enfants, avec humanité et cœur.
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