Dans ce qui nous est inculqué dès l’enfance, ce mensonge présenté telle une évidence que dans la vie il faut en baver des ronds de chapeaux, que la moindre chose doit être arrachée au prix de la sueur et du sang, qu’il n’y a pas d’autre voie que la souffrance et le mérite laborieux pour tirer son épingle individuelle de l’écheveau collectif. Bien entendu, les plus ardents défenseurs de la propagande sacrificielle sont celles et ceux qui en sont dispensés de naissance, s’étant donné dès le départ le grand mérite d’être les rejetons d’une famille riche. Les besogneux assujettis au travail idiot qui lamine ressentent de la culpabilité quand, sur un malentendu, ils se trouvent provisoirement dans une situation plus favorable. Se coucher le soir content de sa journée, impatient d’attaquer la suivante par ce qu’elle promet de découverte et de créativité, est inavouable :, on attend, inquiet, la punition. Ainsi on a réussi à faire un crime, de ce qui devrait être l’expérience quotidienne de l’humanité, la joie de se lever le matin.
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