Que j’aime le matin quand la nuit n’a pas été trop méchante. Maison calme, café chaud, ce bonheur d’autant plus précieux que je le sais fugace, d’avoir le temps long pour me battre avec mon texte. Cette image qui me revient sans cesse du combat de Jacob avec l’ange, peint par Delacroix. Je l’évoque ICI. Il me faut en trouver la carte postale pour me l’épingler sous les yeux, ça me la sortira peut-être de la tête. Hier voulant relire des extraits d’une conversation de Cézanne avec Joachim Gasquet, texte de la voix off dans Visite au Louvre de Straub et Huillet, je retrouve dans la bibliothèque le livre à la couverture maculée de taches de peinture. Le fils peintre l’a souvent compulsé. Je pense à lui, qui doit se battre non seulement avec ses toiles mais avec tout ce qui l’empêche d’être pleinement lui-même. Son combat avec l’ange qui se manifeste à lui sous la forme de l’hydre aux gueules qui toujours repoussent.