Il m’est malaisé de débuter un nouveau texte dont j’imagine qu’il sera long. Les premières lignes viennent mal, j’écris comme un pied pour répéter ce qui a déjà été ressassé mille fois en mieux par d’autres. À quoi bon? Je voudrais construire un palais à partir de vieilles planches, de matériaux de récupération à peine bons pour une mauvaise cabane? Peu à peu j’oublierai de comparer, j’installerai ma cabane tel Robinson l’île avant qu’il n’exploite Vendredi, j’aménagerai un espace de mots que je m’efforcerai de rendre cohérent, que ça tienne, que ça ne s’effondre pas à la première relecture même si de la route, il y en aura encore à faire avant d’atteindre peut-être le but. La peur est de me convaincre toute seule de ma nullité, d’abandonner avant d’avoir mené le combat parce que, cette vérité toujours dans un coin de la tête, nul n’attend rien de moi en la matière, sinon moi-même.
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