Le fils plus jeune se passionne pour Bernanos. J’aurais préféré un auteur plus anarchisant, mais il y viendra sans doute. Après tout, Bernanos à 18 ans, c’est fait, on peut passer à autre chose. Sauter de Georges à Antonin en quelque sorte. Mais cette lumière dans les yeux quand il découvre de nouveaux textes, des livres encore inexplorés, quand il rentre de la prépa heureux d’avoir pu en discuter entre deux cours avec son prof. Des livres partout autour de lui, qu’il lit et compulse, annote. Plaisir de voir son enfant s’ouvrir à la vie intellectuelle et y trouver son bonheur ou plutôt joie de voir son enfant découvrir ce qu’il est car s’il se passionnait pour un métier pratique j’en serais tout aussi ravie. Des livres, il y en a chez nous sur lesquels il n’a pas jeté le moindre regard avant ses quinze ans. D’un coup, il s’est mis à lire, de l’histoire surtout et puis curieusement, ces auteurs catholiques Bernanos, Péguy, en lesquels il trouve de la beauté, une certaine hauteur de style qui le séduit, la mystique qui manque peut-être à nos vies.
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