Parc Floral, bois de Vincennes. Deux animatrices pas toutes jeunes encadrent quinze enfants d’âges mélangés d’une école primaire. Ils et elles s’égayent autour des toboggans, de la tyrolienne, du bac à sable. C’est le grand défoulement. L’animatrice attrape un garçon qui lance du sable sur tous les autres, l’assoit sur un banc, l’avertit qu’elle demandera à parler aux parents. Répond qu’il s’en fout. L’autre animatrice court derrière un petit groupe envolé à l’autre bout du parc. Surgit de derrière un homme fâché. Reproche de ne pas surveiller les enfants, deux ont failli causer un accident à la tyrolienne. Se bouche les oreilles des deux index: refuse qu’on lui crie dessus. L’homme répète qu’il y a des témoins comme quoi elle ne surveille pas les enfants, les laisse faire n’importe quoi, c’est dangereux. Deux femmes acquiescent de loin, hurlent inadmissible. Oreilles bouchées. L’homme remarque qu’il y a le nom de l’école et le numéro de téléphone sur les gilets jaunes des enfants, que c’est facile, qu’il va appeler les responsables, raconter ce qu’elle fait, qu’elle va voir. La deuxième animatrice revient avec les fuyards. Réussissent ensemble à reformer le groupe qui s’ébranle en rang deux par deux. Je leur prédis pas un bel avenir à ces mômes, souffle une dame qui assiste à la scène. Ouais, on voit déjà que c’est mal parti, répond sa copine. Ça doit les rassurer, ces mères, de condamner les enfants des autres.

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Thème : Overlay par Kaira.