L’enfermement est un thème obsessionnel présent dans mes écrits. J’en ai pris conscience il y a quelques années, toujours des personnages enfermés, par d’autres, par leur situation, par l’impossibilité d’être vraiment soi. Enfant on me trouvait taiseuse, peu expansive, renfermée. On me donnait pourtant assez de liberté. Dix années avec un homme toxique, là je me suis trouvée enfermée, dans sa maladie, son harcèlement. C’est pendant ces années que je me suis mise à écrire vraiment, que l’écriture est devenue une occupation sérieuse qui prenait de plus en plus de place. Une échappatoire. Dans mon récent déménagement, j’ai retrouvé des manuscrits de l’époque, des nouvelles que j’avais oubliées. Je n’ai pas envie de les relire, sans doute parce que sur les pages il y a son écriture à lui, il avait lu, annoté. Aucune envie de replonger dans cette période sombre. Marie Cappelle s’est sentie et a été enfermée toute sa courte vie. Le fait d’être femme enferme d’emblée dans un destin rétréci. Et puis, pour Marie, le mariage forcé, l’insupportable condamnation, la prison. L’écriture comme échappatoire, pas seulement. Affirmation de soi contre tout ceux qui la nient, veulent la réduire au silence, au rien. Cette colère qui la tient depuis l’enfance, je la comprends, c’est celle qui nous tient toutes.

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Thème : Overlay par Kaira.