Dans ces courts textes quotidiens, entre diary et blog, entre intime et public (mais peu de lecteurs et lectrices s’égarent en ces lieux), j’aimerais écrire tout autre chose sur un tout autre ton. Me montrer légère, pleine d’humour, emplie du sens de l’absurde malgré la gravité de la situation générale, un peu comme chez Michaux, certains poèmes de La vie dans les plis ( je le relis), bien que la cruauté se glisse partout, que le recueil aille s’assombrissant de page en page. En fait, je voudrais décoller de la glaise, d’une manière ou d’une autre. Prendre de la hauteur. Mes pattes sont de fer, mes ailes engluées, je reste clouée au sol, aux préoccupations du jour, à l’imbécile politique, à l’horreur des crimes, à la police partout justice nulle part, à l’absence globale de souci de l’autre, à mes énervements compulsifs. On comprend pourquoi ça n’attire pas grand monde. Heureusement, voici les mésanges qui n’ont aucun souci de légèreté même sous une pluie battante. S’abritent sous les feuilles du laurier, descendent picorer les graines servies à domicile, piaillent, me tirent malgré moi du bon côté de vivre.
Suivre