Glissé dans l’éducation des filles, ce souci de l’autre, l’obligation à être compréhensive. Il faut être compréhensive, se mettre à la place d’autrui, compatir, il faut s’oublier en prenant l’autre en soi, son être souffrant, sa douleur. Pas de leçon d’empathie, vraiment d’enseignement spécifique mais c’est partout dans les comportements valorisés que l’on attend d’elles, le dévouement aux autres. Sait-on les dégâts de cet impératif de compréhensivité que l’on inflige aux filles? Accepter toutes les maltraitances par reflexe psychique de se mettre à la place de l’autre qui maltraite. Comprendre ses difficultés, ses maladies, ses angoisses. Se sentir comptable de souffrances dont ni la cause, ni la solution sont entre nos mains mais dont nous subissons les conséquences parce qu’il nous faut comprendre, comprendre. Souvent il n’y a rien à comprendre mais tout à refuser, sinon quoi? Mourir à la place de l’autre, mais l’autre mourra tout de même.

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