Quand nous devons cheminer entre certitude de catastrophes climatiques, menace sérieuse de guerre nucléaire et les pandémies qui rodent, pour nous guider restent encore des mésanges. Et l’écriture. Depuis que j’ai plus de temps à moi, cet allègement provisoire de la charge mentale pour voir ce que ça fait vivre avec moins de stress, les amies intriguées veulent savoir, est-ce que j’écris, est-ce que ça avance, est-ce que j’en profite. Mais l’écriture n’est pas un robinet qu’on ouvre quand on a le temps de recueillir ce qui coule. Il lui faut les mésanges. Hier de solitude et de pluie, combien d’heures ai-je observé le manège des mésanges allant et venant, voletant autour de la maison des graines suspendue au laurier palme? Le temps qu’il fallait pour que de coups d’ailes en coups de bec la trame d’un récit se dessine, les premiers linéaments apparaissent, que je sorte de la rêverie avec de la matière dans les mains et dans la tête, à usiner par l’écriture. Alors hier, oui, j’ai bien travaillé, allongée sur le canapé à regarder les mésanges.
Suivre