Des nuits où dormir se refuse parce que je suis convoquée devant le tribunal intérieur, qu’il me faut répondre encore et encore à mes propres accusations. Me justifier devant ce juge qui ne veut rien entendre malgré les arguments répétés en boucle avec quelques légères modifications. Ça dure des heures au milieu du noir, rien n’y fait, seulement que ça s’épuise. Ce que j’ai dit, pas dit, mal dit, ce que j’ai fait ou pas, la journée passée sans donner ce coup de fil à tel ou telle pour prendre des nouvelles, les erreurs beaucoup d’erreurs. Je me réveille assommée par le couple d’heures de sommeil dans lequel j’ai enfin sombré avant que le matin surgisse en chuintement de douche derrière le mur. Heureusement il reste du café pas trop fort et bien chaud. Le jardin apparaît peu à peu dans la fenêtre comme une photo d’avant plongée dans le bac à révélateur. Tout ressemble à hier mais c’est une erreur encore, je sais que l’invisible s’est modifié sous l’apparente constance des éléments du décor. De quoi sont faites les nuits de ceux qui envoient armées et milices abattre des enfants, leurs familles, parce qu’ils ont décidé que c’était la guerre? De quoi sont faites les nuits de ceux qui laissent périr les exiléEs en mer parce qu’ils ont décidé que ça n’était pas leur problème? De quoi sont faites les nuits de ceux qui sont prêts à toutes les bassesses pour obtenir le pouvoir de tuer?

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Thème : Overlay par Kaira.