Découvertes au jardin, deux jolies demoiselles (damoiseaux?) vert clair tacheté de noir, dont le corps long recourbé en L semble danser sur une feuille de rosier. Elégantes mais voraces, ces fausses chenilles grignotent la chair des feuilles ne laissant sur la branche que les nervures d’où leur nom de squeletteuses. Ignorant qu’en se nourrissant elles abîment un autre être vivant prisé des humaines, et qu’à ce titre elles figurent dans des livres de jardinage à la rubrique “nuisibles”, les bestioles mènent leur vie sans, je le crois, se poser trop de questions. Inconscientes aussi qu’elles sont une métaphore du capitalisme qui dévore sang et muscles de tout ce qui, vivant, produit de la beauté, jetant au rebut squelettes plus un monceau de merde éternelle. Malheureusement, le capitalisme ne se fait pas bouffer par les petits oiseaux.
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