Allègement de la charge mentale. Sinon couper les liens, les distendre, ne plus être perçue comme la personne ressource en toute occasion, tout le temps: la mama. Ne plus répondre au téléphone, se déconnecter de messenger. Je sais qu’ils sont capables de trouver leur solution sans moi. Ils ont oublié qu’ils avaient cette force, eux qui pour tout problème avaient pris cette habitude : m’appeler. Se dépatouiller avec le réel pourtant ils savent faire, mais dans leur sphère, entre eux. Quand il s’agit d’aller au contact plus largement autour, ils croient avoir besoin de médiation. Je l’ai cru aussi, mais ça n’est pas ça, ça ne marche pas. On croit que ça fonctionne, les dossiers sont remplis, les papiers signés, les inscriptions faites, mais quand la médiation s’efface tout s’écroule: avancées en trompe l’œil. Lutter contre ce sentiment de désertion, d’abandon, cesser de penser aux enfants dont je ne peux infléchir le destin, surmonter ce que je prends encore pour un échec mais qui est une erreur d’appréciation de la situation dès le début, une fausse route empruntée par ignorance et aussi à cause d’une trop grande confiance en ce qui m’était possible de faire, parce que, à l’inverse d’eux, dans cette société qui les rejette, je fais partie des intégrées.