À l’aide d’une pioche et d’un pied de biche, j’ai planté trois framboisiers. Le sol ici est à soixante pour cent caillasse. Des cailloux, des débris de grossier béton, du verre, des morceaux de fer rouillés, du plâtre, des brisures de faïences. Traces d’un bâtiment autrefois démoli sans qu’on prenne trop la peine d’en évacuer les gravas. Je me demande si les plantes s’adapteront, même avec le terreau tassé autour des pieds. Les framboisiers de mes voisins semblent s’en contenter. Pour le potager, me faudra utiliser des bacs remplis de terre importée d’ailleurs. On parle souvent du Montreuil agricole, culture des pêches et maraîchage, que le Montreuil industriel a effacé sauf la découpe allongée des parcelles encore visible sur la carte du cadastre. Un coup de bêche dans le sol et c’est l’industriel qui ressort.
Me suis équipée d’un récupérateur d’eau de pluie, manque la pluie.