Impossible de mettre de côté comme on dépose un paquet trop lourd cette tristesse mêlée à ta colère sourde profonde, ça ne t’empêche pas de faire ce que tu as à faire, chaque jour, de faire, de dire, de sourire même mais portant dans ton ventre le poids de tristesse colère qui jamais ne s’allège. L’enfant malade tu le voudrais guéri, embrasser le soulagement de la guérison mais à peine un vague mieux de temps en temps, une éphémère éclaircie dont tu sais qu’elle présage une nouvelle plongée dans le pire. L’oublier quelques heures, faire une pause, mais non, impossible, toujours l’enfant malade, devant ou parfois en retrait, présent dans cette tristesse colère permanente que tu dois combattre pour qu’elle ne t’envahisse pas totalement, pour ne pas paraître aux yeux des autres la mère de l’enfant malade et uniquement cela, pour être toi encore un peu.
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