Des éditrices indépendantes du Maghreb , de Tunisie, d’Algérie, sont intervenues hier, elles ont parlé de leur métier, des difficultés à éditer dans ces pays. Une des organisatrices du salon leur a posé la question des frontières, très largement, et il est apparu qu’outre les problématiques administratives, le transport, la douane, les frontières les plus tenaces sont celles que chacun et chacune porte en soi, les frontières du refus culturel, de l’inintérêt porté à l’autre, à sa culture, à sa littérature. Selma Hellal, des éditions Barzach, a eu cette image du foret, creusant peu à peu, avec constance, le mur épais de l’indifférence pour les écrivainEs d’Algérie ici en France. Elle cherche à faire racheter les droits de ses auteurs et autrices à des maisons d’édition française pour qu’iels puissent être luEs par le public français. Elisabeth Daldoul des éditions Elyzad à Tunis, a un diffuseur pour le territoire français. Elles parlent donc de creuser des galeries, de se glisser dans les brèches, de trouver difficilement leur place dans un marché qui leur tourne le dos, d’ébranler des préjugés encore très solide frappés par l’inconscient colonial. À ces barrières historiques, culturelles, s’ajoute le fait qu’elles sont des femmes.
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