Certains jours, la plupart?, la vie est tellement pleine de vides qu’il paraît vain de vouloir en laisser la moindre trace par écrit. Et la tête, ces jours-là, n’imagine rien, fatiguée d’avoir cherché identifiants mots de passe pour télécharger les documents nécessaires et les remplir, fouillé les placards en quête du livret de famille, d’un rib, d’une photo d’identité du fils pas trop obsolète, image figée, dépassée par la réalité d’une croissance permanente, son passage progressif mais rapide à l’âge adulte. Une fois le dossier dûment rempli, la tête continue à vérifier l’exactitude des paperasses fournies, à s’inquiéter de ne pas avoir retrouvé le livret de famille, à espérer que ça n’empêchera pas l’inscription du fils à la cantine. De quoi nos vies sont faites. Reprendre un café, dehors, dans le froid matinal du petit jardin. Inspirer, souffler, évacuer par tous les pores de la peau l’accaparant calcul du quotient familial.
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