Les jours raccourcissent par le matin, l’automne ronge l’été à la racine. La nuit a gagné six heures puis presque sept. Voici l’aurore, mais pour qu’en faire? Les roses fanent en projection de sang sur le vert du laurier sombre. Et toi, où en es-tu de ton programme d’allègement de ta charge mentale? Aux poids levés se substitue un plus lourd encore qu’il ne t’appartient pas de lever. Dormir trois heures, entendre les bruits s’éveiller dans la rue, moteurs, cliquetis du portail poussé par le vent. D’une sirène au loin nait le premier chant d’oiseau. Descendre faire un café, le boire te réchauffant les paumes à la tasse sans anse. Écrire quelques phrases l’œil toujours guettant l’écran du téléphone posé à côté de l’ordi. Peux-tu être sûre que le jour est là? La blancheur du mur luit au fond du jardin. Tu éteins la lampe trop tôt, la pénombre s’est tapie à l’intérieur comme un chat en boule sur le clavier. Tenace ronron du frigo. Au fait, de quoi cette attente est-elle le nom? Maternité peut-être ou solitude ou je ne sais quoi sans visage qui te tient au corps, corset très serré, camisole.

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